- Vous êtes installée en tant que céramiste depuis 2010, quel a été votre parcours ?
Dans mon parcours, l’étape marquante se situe en 2008-2009 lorsque j’ai fait ma formation à la Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit dans la Drôme. Déjà enfant, je dessinais puis au collège et ensuite au lycée au moment de passer le baccalauréat, je me suis orientée vers les arts appliqués.

J’ai poursuivi en BTS à Lyon dans le domaine du design. Mais l’enseignement était trop en lien avec l’industrie et la production en nombre des objets donc, je me suis réorientée vers les Beaux-Arts de Saint- Etienne. Pendant deux ans, j’ai découvert différentes techniques comme la gravure et la sérigraphie. Après, je me suis lancée dans la fabrication de décors sur des formes déjà faites. Et c’est ensuite qu’est venue l’envie de créer des formes. J’ai alors décidé de commencer à apprendre la poterie et que j’ai intégré la formation de la Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit. Cela m’a finalement permis d’ouvrir mon atelier en 2010.
- Vous réalisez des pièces uniques en grès ou en porcelaine, pouvez-vous nous en dire plus sur votre travail et sur les techniques que vous utilisez ?
Parmi le grand nombre de techniques et de matériaux qui existent, j’ai finalement sélectionné et retenu deux terres : la porcelaine et le grès. On choisit ce que l’on aime travailler. J’utilise en effet de la porcelaine de Limoges. C’est une terre très délicate et qui n’est pas facile à travailler. Elle se prête aux techniques d’estampage ou de moulage sur des formes en plâtre. C’est une argile que l’on peut également tourner. Elle varie beaucoup à la cuisson. Finalement, cela me permet d’obtenir d’une part des pièces uniques mais également des créations qui matérialisent parfaitement mon goût pour les lignes courbes.
Le grès quant à lui est plus facile à travailler. J’ai choisi une terre avec des pyrites de fer. Ce qui permet d’avoir, après cuisson, un effet « vibrant » à la surface des objets. Pour d’autres pièces, je réalise aussi des mélanges avec du grès sans pyrite.
Le grès me permet d’avoir un matériau plus chaleureux dont le rendu est très différent. Alors que, la porcelaine est pour moi, comme une page blanche sur laquelle je vais pouvoir réaliser mes décors.



- Votre univers est original et particulier avec des décors liés au monde de l’enfance. Où puisez-vous votre inspiration ?
Mon travail a évolué et mes décors également. Mon univers est à présent plus coloré. Maintenant j’ai deux petits bouts de choux et donc mon décor est inspiré de notre quotidien. Mes motifs relèvent également d’un univers de l’émerveillement et de l’émotion. Je cherche à retranscrire une expression ou un sentiment. Parfois, je laisse une pièce de côté et puis, je la reprends et je la retravaille. Pour moi chaque pièce est unique, elle doit prendre vie et ce dès le stade du décor, c’est-à-dire avant le passage en cuisson. L’inspiration peut venir d’une phrase, d’une chanson ou même d’une scène de film. Le nom de mon atelier fait référence au papillon, ce qui n’empêche pas mes pièces d’être peuplées d’enfants, d’animaux, de fleurs mais également de très nombreux oiseaux.
Dans la série des « Visages du Monde » de 2023, les motifs textiles représentés sur les costumes et les coiffures des personnages témoignent parfaitement de mon attirance particulière pour les textiles car ils sont une manière de voyager et d’ouvrir sur un ailleurs.

- Vous êtes membre du comité d’organisation du Marché de potiers de Monistrol-sur-Loire depuis 2012 ? Et vous participez au Marché de potiers, en quoi ce marché est-il important pour vous ?
Après Saint-Etienne, avec mon compagnon, nous nous sommes installés Monistrol et cela m’a permis de rencontrer la céramiste Marie Dreux. Grâce à elle, j’ai pu participer au Marché de potiers en 2011 en tant que jeune céramiste invitée et j’ai ensuite intégré le comité d’organisation du Marché de potiers. J’apprécie l’ambiance de ces marchés car c’est l’occasion d’échanger avec les autres artisans potiers, ce qui est très enrichissant.
Je suis également membre de différentes associations comme Terres et potiers d’Auvergne mais également des Ateliers d’Art de France. Sur un plan personnel, cela me permet d’élargir mon réseau et, au niveau professionnel, cela nous permet de nous organiser de manière collective.
Concernant le Marché de potiers de 2025, la sélection n’est pas encore faite et pourtant nous réfléchissons déjà à l’édition suivante de 2027. Il s’agira en effet de la 10ème édition du Marché de potiers : un bel anniversaire que nous allons fêter !
- Enfin pour notre dernière question, nous souhaitons savoir quels sont vos lieux ou endroits préférés des Gorges de la Loire pour vous ressourcer ?
Avec ma famille, avant Bas-en-Basset, nous habitions à Monistrol, à la Rivoire. Il s’agissait déjà d’un cadre privilégié car nous étions presque en pleine nature. Nous avons choisi le secteur de Bas-en-Basset pour rester en contact avec la nature et les paysages. Nous avons la chance d’avoir de nombreux chemins de randonnées à proximité. Mais nous pouvons aussi faire en famille des balades plus courtes avec les enfants. Nous profitons très souvent des étangs, c’est un peu notre « spot préféré » car les enfants sont enchantés de voir les nombreux oiseaux qui peuplent les différents étangs. Petite anecdote : nous espérions voir des castors et finalement nous avons fait amis-amis avec les ragondins. Parfois, je peux partir pour une balade plus longue en grimpant jusqu’au château de Rochebaron… J’aime aussi découvrir de nouveaux chemins et de nouveaux tracés ; c’est pour cette raison que j’ai participé au trail de Bas-en-Basset et plus récemment au Défi Vellave où j’ai pu m’inscrire au trail.
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